|
8 planches photographiques de 50 x 70 cm composées de 9 images chacune.
Morceaux choisis, c'est ranger les trous et excavations du corps de 9 femmes dans des trous/taches de lumière;
c'est ne plus vouloir faire exister ces trous que comme définissant l'identité ; c'est enfin tenter de faire
la lumière sur nos béances. Trou par lequel notre regard passe pour voir, trou de nos yeux, trou de lumière,
trou pour se cacher, trou du voyeur enfin qui, la gorge serrée et le cœur battant, tente de pénétrer
ces 9 corps pour y découvrir le "brûlant" secret.
Le voyeur est souvent collectionneur... Il collectionne les photographies et les expériences
passives (objets de culte et d’interdit) qu'il range méticuleusement et accumule jusqu'à
l'obsession dans l'obscurité d'un tiroir.
"Le crime se cache, et ce qui nous échappe est le plus affreux. Dans la nuit qu’il propose
à notre peur, nous sommes tenus d'imaginer le pire"*
L'obsession organisée, celle qui "anthropométrise" celle qui "scientifise", celle qui a besoin
du nombre pour justifier sa démarche, celle enfin, qui s'érige en système n'est pas sans rappeler
les périodes les plus noires de l'histoire.
Taches de lumière, ces corps morcelés sont autant de béances dans les ténèbres.
Leurs différences font résistance.
________________________________________________________________________________________________________________
*Georges Bataille dans "le procès de Gilles de Rais"
|